2008- vlad l’opera rock

«Dracula», l’opéra-rock que Benett Corboz et Frédéric Rody ont créé à La Tour-de-Trême, va connaître une seconde vie: avec une nouvelle mise en scène, de nouveaux décors et costumes, signés d’artistes vaudois, il s’appellera «Vlad» et sera joué quinze fois, en novembre, à Lausanne. Deux millions de budget.

Début 2005: Dracula achevait sa vie d’opéra-rock à la salle CO2 de La Tour-de-Trême. Mais le vampire a des ressources. Mardi soir au Mad de Lausanne, devant quelque 200 personnes, le voile s’est levé sur une nouvelle version du spectacle des Gruériens Benett Corboz (musique) et Frédéric Rody (textes): mise en scène, décors et costumes vont être entièrement repensés et recréés par des artistes vaudois, alors que les chansons et la plupart des interprètes restent les mêmes.
Sous le titre de Vlad, le spectacle verra le jour au Métropole, à Lausanne, le 1er novembre. Quinze re-présentations sont déjà prévues dans cette salle de plus de 1100 places. Onze chanteurs et sept danseurs seront accompagnés d’un orchestre classique et d’un ensemble rock. D’autres dates devraient s’ajouter: les responsables de cette nouvelle version visent une quarantaine de représentations entre fin 2006 et début 2007.
Cette renaissance a pris forme après une prestation de la troupe de Dracula, pour une soirée d’entreprise, au Mad. Dominique Reuge, directeur administratif d’une société informatique, et l’artiste Zapoff se trouvaient dans la salle. «Ils ont été conquis et nous ont convaincus de nous lancer dans ce projet», raconte Benett Corboz. Et le compositeur d’ajouter: «Après la belle aventure de La Tour, franchement, on n’en demandait pas tant…»

Artistes de renom

Parce que les initiateurs de cette nouvelle version de Dracula ont prévu des moyens pour leurs ambitions: le budget de réalisation de Vlad s’élève à 2 millions. Pour y parvenir, une fondation a vu le jour, créée par Dominique Reuge, qui en assure la direction générale, Zapoff, directeur artistique et Lorenzo Marra, chanteur dans le spectacle et directeur marketing et communication. Son but, au-delà de cette première réalisation: mettre en valeur des projets de type culturel et événementiel. Artiste, designer éclectique et branché, qui a récemment créé un bar-galerie à son nom, au-dessus du Mad, Zapoff se chargera des décors. «Ce sera une atmosphère intemporelle, un décor urbain, étrange», annonce-t-il.
Pour la mise en scène, Zapoff a approché Angelo Dello Iacono, danseur et chorégraphe, fondateur de la compagnie ADN-Dialect, basée à Vevey, qui mêle danse, musique, arts plastiques, théâtre… Son concept: «Fusionner les arts», pour aboutir à ce qu’il qualifie d’«art scénoplastique». Pour Vlad, des projections et des effets spéciaux sont prévus, ainsi que des performances acrobatiques. Si Angelo Dello Iacono est entré dans cette aventure, c’est que la vision de Dracula sur DVD l’a convaincu du «potentiel émotionnel de cette musique et de ces textes». Quant aux costumes, ils seront signés Olivier Falconnier, styliste et modiste qui a déjà travaillé pour le Grand Théâtre de Genève, le Théâtre de Vidy ou encore le Châtelet, à Paris.
Les chansons, elles, resteront celles de Dracula, et se retrouveront aussi sur un nouvel enregistrement, intégral cette fois. Visuellement, en revanche, «il n’y aura pas la moindre allusion scénoplastique à la première version», assure Angelo Dello Iacono. Qui ne s’effraie guère de l’ampleur du travail qui attend encore tous les protagonistes: «Il est temps qu’un tel projet naisse en Suisse! Il existe ici des artistes de qualité et ce qui est “made in Switzerland” doit être mis en avant.»
Benett Corboz, lui, avoue: «Au départ, j’ai trouvé ça trop grand. Aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est faisable.» Pour sa part, Frédéric Rody souligne: «On gardait toujours le souhait que ce spectacle reparte. Parce que se limiter à sept représentations, c’était un peu frustrant.» Sept représentations qui, en décembre 2004 et janvier 2005, ont réuni près de 4800 spectateurs. Et l’auteur d’ajouter: «Nous sommes reconnaissants à l’équipe de La Tour de nous avoir permis de le faire. Mais là, c’est très flatteur de voir des gens empoigner l’ensemble et dire qu’il ne faut pas que ce spectacle reste local.»

«Titiller les Parisiens»

Benett Corboz se réjouit en outre de «travailler avec des gens qui viennent de la création contemporaine, qui sont très exigeants. Ce sont de fortes personnalités et nous sommes complémentaires.» Le metteur en scène l’assure d’ailleurs: tout se fera avec l’accord des auteurs, qui «gardent la paternité du spectacle».
Quant à la troupe, elle a réagi favorablement à ce nouvel élan: «Neuf chanteurs sur les onze ont accepté de reprendre leur rôle, précise Frédéric Rody. Ce qui n’était pas évident, parce qu’il fallait se libérer trois mois à plein temps avant le spectacle.» Et ce n’est peut-être là qu’un début. Mardi soir, Zapoff a affirmé clairement son enthousiasme: «Vlad sera prêt à voyager en Suisse et pourquoi pas à l’étranger? On va titiller les Parisiens avec ça!»

Renseignements sur http://www.vlad-lesite.ch ou http://www.cesart.ch

About JulienJamesVachon

Blogueur et photographe photographe professionnel. Anthropologue de la famille à mes heures perdues. Je suis diplômé d'une maitrise en Histoire Art et société parcours cinéma audiovisuel, d'une licence en Art du spectacle Cinéma-Theatre et j'ai également suivi un licence en Neuro Sciences/Sciences Humaines parcours psychologie-Anthropologie de la famille. J'aime le cinéma, la musique, la comédie musicale et les sciences humaines. Je travaille depuis 2007 dans le monde du cinéma, du théâtre et la promotion musicale.
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